Lundi dernier, une réunion du Haut Conseil de Stabilité Financière donnait lieu à des nouvelles annonces en matière d’octroi de crédit. On vous donne ici toutes les clés pour comprendre ces nouvelles mesures et notre opinion sur les conséquences de ces annonces.

Rallongement de la durée des crédits

Un rallongement de durée de crédit est désormais possible à 27 ans (25 ans + 2 ans de différé). Ce rallongement est réservé à l’achat dans l’ancien avec travaux et soumis à une condition : les travaux doivent être d’un montant supérieur à 10% (contre 25% auparavant).

Un montant significatif qui vise essentiellement des travaux de grande ampleur tels que des travaux de rénovation énergétique.

Notre opinion : ce rallongement n’est pas une grande nouveauté puisque certaines banques pratiquaient déjà un différé. Elles permettaient à leurs emprunteurs de débloquer une enveloppe travaux quelques années après l’obtention du prêt.

Prêt-relais

Les intérêts sont exclus du calcul pour le taux d’endettement, à condition que le montant du prêt-relais n’excède pas 80 % de la valeur du bien vendu.

Notre opinion : cette mesure offre une opportunité intéressante pour ce type de prêt, mais reste restreinte.
Même si certains emprunteurs sont en transition et souhaitent acheter un nouveau bien, il n’est pas toujours possible de recourir à ce type de prêt en particulier. Certains critères d’éligibilité sont à respecter afin de pouvoir en bénéficier.

Dérogation du taux d’endettement

Les banques disposent d’une marge de dérogation de 20 % pour faire passer des dossiers dépassant le critère du taux d’endettement. Actuellement accordées trimestre par trimestre, les dérogations pourront désormais être appliquées sur une période de 3 trimestres consécutive. Cette modification offrira aux dérogations de crédits immobiliers un peu plus de latitude lorsque les objectifs trimestriels seront atteints.

Notre opinion : l’utilité de cette marge de dérogation est à nuancer, puisque ce quota ne serait pas utilisé dans sa totalité. De plus, cette dérogation est appliquée au cas par cas. Elle nécessite que les emprunteurs disposent d’un reste-à-vivre important, et que tous les critères soient respectés (épargne, apport…). Une mesure qui s’adresse encore à des profils bien spécifiques.

Le bilan :

Ces nouvelles mesures annoncées destinées à faciliter l’accès au crédit ne sont pas révolutionnaires. Très ciblées, elles ne permettent pas à un large public de bénéficier d’un assouplissement significatif et surtout, elles ne permettent pas de résoudre toutes les problématiques du marché immobilier. 

La stabilisation des taux

La bonne nouvelle est plutôt là où on ne l’attend pas ! Pour nous, elle vient de la stabilité des taux qui s’amorce en cette fin d’année. Il est trop tôt pour parler de baisse générale des taux, mais certains établissements bancaires commencent à annoncer un fléchissement vers le bas des taux pratiqués.